Les Fantômes du Temps

spectacle multimédia

Musiques: Kaija Saariaho & Jean-Baptiste Barrière

Chorégraphie: Jean-Claude Gallotta

Conception générale: Jean-Baptiste Barrière

Réalisation des images: Pierre-Jean Bouyer

Vidéo & régie: Isabelle Barrière

Danseurs du Centre Chorégraphique National de Grenoble

Jean-Claude Gallotta, Mathilde Altaraz,

Darrell Davis, Ludovic Galvan, Benjamin Houal,

Yannick Hugron, Ximena Figueroa, Hee-Jin Kim,

Kae Kurachi, Massa Sugiyama, Thierry Verger

Percussions: Thierry Miroglio


Création à Grenoble, Novembre 2003


Un homme (Jean-Claude Gallotta) interroge son reflet dans un miroir. Le reflet d’une femme (Mathilde Altaraz) se superpose au sien. Il tente de la poursuivre de l’autre côté du miroir, cherche son visage parmi tous les personnages qu’il rencontre et à travers  toutes les situations qu’il traverse. Ce miroir en effet ne renvoit pas un reflet servile, il est un interprète, il existe par lui-même, a une vie propre. Ses images se transforment sans cesse, et laissent percevoir un autre côté, un au-delà du miroir, dans lequel chacun se retrouve projeté. Le miroir devient alors une porte, ouvrant sur des territoires où les protagonistes se retrouvent transportés. Ces mondes, oniriques et sensuels, leur font découvrir des jardins japonais, des fleuves chinois, des espaces improbables

habités par nos fantasmes de l'autre : les fantômes du temps.


Un moment, le miroir se duplique, et les deux miroirs entrent en communication l’un avec l’autre, chaque personne devant un miroir entrevoyant l’autre à travers son propre reflet. L’homme et la femme, face aux miroirs, communiquent à travers l’image, le geste et la musique. Chacun danse avec l’autre dont l’image est projetée sur le miroir-écran. Ce duo réel/virtuel explore de nombreux registres de la communication, verbale et non verbale, gestuelle et musicale, comme autant de

fragments d’un discours amoureux obsédé par l’absence et la distance.


Le spectacle procède en une tresse musicale continue constituée de cinq parties. Trois de ces moments musicaux sont composés de pièces pré-existantes pour percussions et électronique : Six Japanese Gardens et Trois Rivières de Kaija Saariaho, et Time Dusts de Jean-Baptiste Barrière.


Deux autres moments sont représentés par une création purement électronique de J.B. Barrière, Time Mirrors, composée de deux parties, articulées avec les trois autres pièces. Time Mirrors est une œuvre spécialement conçue et créée pour le spectacle, incluant les moments d’interactions des danseurs avec les miroirs électroniques, où ceux-ci tentent de se parler, de se rejoindre.


Six Japanese Gardens, Time Dusts, et Trois Rivières constituent ces moments radicalement distincts, formellement et par leur caractère, où les danseurs passent à travers les miroirs, devenus des portes, découvrent l’autre, les autres, sans médiation, et partent ensemble à l’exploration de nouveaux territoires, de nouveaux espaces physiques mais aussi spirituels. Avec Six Japanese Gardens, ils explorent la beauté formelle des jardins japonais. Avec Trois Rivières, ils se laissent emporter par le poète chinois de Li Po évoquant « une nuit de lune sur le fleuve ». Avec Time Dusts, hantés par un poème immémorial, ils s’interrogent enfin sur la séparation entre rêve et réalité.


Rituel de la métamorphose où neuf danseurs, un couple, un percussionniste et deux miroirs électroniques, comme autant d'acteurs, explorent les frontières liquides de l’identité et de l’altérité. Rituel de la communication et de l’échange entre l’un et l'autre, ici et là-bas, que développent ensemble musique, danse et image avec l’ordinateur.


Coproduction 38ème Rugissants / Image Auditive, Centre Chorégraphique national

de Grenoble / Quai des Arts. Avec la participation de l’Hexagone, Scène nationale

de Meylan et du Cargo / Maison de la Culture de Grenoble.

Remerciements à l’Acroe et à Muriel Von Braun.


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